28/06/2013

 

M. Paul Drezet, magistrat honoraire à la Cour des comptes en France, m’a récemment proposé la lecture d’un rapport écrit en 2012 dans le cadre de sa mission au sein de l’Association des Institutions supérieures de contrôle ayant en commun l’usage du français (AISCCUF). Ce rapport présente les enjeux actuels de la francophonie, et met en avant l’idée du passage d’une « communauté de langue à une communauté de destin » francophone, accentué par la mondialisation.

Lire : Les enjeux de la francophonie: d’une communauté de langue à une communauté de destin

Un aperçu des enjeux actuels de la francophonie

Dans une première partie, le rapport présente la situation actuelle de la francophonie. Se référant d’abord aux théoriciens du français et de la francophonie (voir la bibliographie en annexe), il revient sur la naissance de la notion et du concept de « francophonie ». La francophonie désigne non seulement une communauté linguistique, mais un référentiel juridique et une organisation internationale, devenue l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) lors du Sommet de Hanoï en 1997. En 2013, elle rassemble 77 états et gouvernements membres et observateurs, ce qui représente environ 900 millions de personnes dans le monde. A travers son réseau culturel, juridique, économique et politique, la francophonie est devenue un acteur incontournable des relations internationales et de la promotion de la diversité et de la démocratie.

 

La francophonie fait face aujourd’hui à plusieurs grands enjeux. Le rapport présente notamment les enjeux de la diversité culturelle, l’un des champs prioritaires de la francophonie. Dans ce domaine elle est, par exemple, à l’initiative de l’adoption de la Convention sur la diversité culturelle de l’UNESCO en 2005.

 

Je recommande, au passage, la lecture ou la relecture des discours du secrétaire général de l’OIF, M. Abdou Diouf, défenseur de la langue française et de la diversité des cultures, contre l’uniformisation du monde. Entre autres, ce discours, prononcé à Québec à l’ouverture du 1er forum de la langue française le 2 juillet 2012:

 

« Nous ne pouvons pas dénoncer le manque de démocratie dans les organisations internationales et dans les relations internationales et accepter, dans le même temps, de s’informer, de travailler, de négocier, dans une langue unique, que certains maîtriseront toujours mieux que d’autres. »

 

Ou encore ce discours, prononcé en avril 2013 lors de la Conférence sur l’impact du multilinguisme et ses conséquences bénéfiques sur la pensée et la création intellectuelle à l’OCDE:

 

« Mais il est essentiel de comprendre, dans le même temps, que nous ne nous sommes jamais inscrits dans une vision fondée sur la concurrence entre les langues. »

 

La francophonie est active également dans le domaine économique, pour favoriser un rapprochement du niveau de développement entre les pays francophones (où l’on trouve l’IDH le plus élevé, au Canada, et l’un des plus bas au monde, au Niger), le développement d’une francophonie économique par le biais des fonds de développement du forum francophone des affaires, ou de l’adoption de stratégies pour le développement durable et le développement de l’économie numérique, …

 

L’un des autres champs prioritaires de la francophonie (avec la diversité culturelle, la formation et l’éducation, l’économie, le développement durable) est la promotion des droits de l’homme, de la paix et de la démocratie, pour laquelle la francophonie a constitué un réseau original de partenaires, d’institutions et d’associations de promotion du droit (dont l’AFAPDP, plusieurs fois citée dans le rapport), chargé de travailler sur le terrain au plus près des besoins et traditions de ses pays membres. Dans tous les domaines, y compris dans le domaine de la protection des données personnelles, la francophonie souhaite faire entendre sa voix, contribuer à la promotion de ses valeurs humanistes.

Lire : Les enjeux de la francophonie: d’une communauté de langue à une communauté de destin

Courte biographie de Paul DREZET

Paul DREZET est magistrat honoraire à la Cour des comptes, ancien maître de conférences à l’ENA (cycle international), ancien rapporteur général de la Commission de Certification des Comptes des Organismes Payeurs des dépenses du FEOGA (faites en France), ancien Juge du droit d’asile (Cour Nationale du Droit d’Asile – CNDA), et membre de la Commission des Sondages.

 

A la Cour des comptes, M. Drezet est chargé de l’animation de l’Association des Institutions supérieures de contrôle ayant en commun l’usage du français (AISCCUF). Ce travail a principalement consisté à organiser des séminaires de formation à l’attention des collègues francophones (de Libreville, Tunis, Rabat, Dakar, Bamako, Ouaga, etc.) réunissant des membres de 20 à 40 institutions, à organiser les demandes d’assistances ponctuelles présentées par une Cour des comptes francophone, à réaliser des missions sur place ou à recevoir des délégations, à préparer des outils d’aide aux contrôles, etc.

 

En 2013, l’AISCCUF compte 45 institutions membres. La présidence de l’AISCCUF est assurée par Mme Nonie H. Mathieu,  Présidente de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif d’Haïti.

 

Voir: www.aisccuf.org et www.ccomptes.fr

 

La francophonie, d’une communauté de langue à une communauté de destin

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